Publié le 30/11/2004
Aujourd’hui, un patient sur cinq hospitalisé au CHU de Poitiers est traité pour une pathologie liée au cancer. Face à ce constat, l’établissement a décidé de se doter d’un pôle régional de cancérologie de 12.000 m2. Zoom sur un projet d’envergure avec Louis-Marie Challet, directeur du site de la Milétrie et de la filière cancérologique.
Les chiffres sont implacables. Chaque année, le nombre de Français admis à l’hôpital pour des pathologies cancéreuses croît de 4 à 5%. Une statistique pour une part imputable au vieillissement de la population certes, mais aussi à de mauvaises habitudes alimentaires et à la (sur)consommation de tabac. Pour lutter contre ce véritable fléau, le président Jacques Chirac a fait adopter, en mars 2003, un Plan cancer composé de 70 mesures impérieuses. Le message est clair : l’heure est à la mobilisation. Au CHU de Poitiers, on n’avait pas attendu l’ouverture de ce grand chantier pour réagir. «Dans notre projet d’établissement 2000-2005, nous avions déjà prévu un rapprochement géographique de nos principaux services de cancérologie : l’oncologie médicale, l’oncologie hématologique et l’oncologie radiothérapique», admet Louis-Marie Challet, directeur du site de la Milétrie et de la filière cancérologique. Bien entendu, le Plan cancer est tombé à pic et a même renforcé l’ambition du projet. Ce rapprochement prendra la forme d’un bâtiment de 12.000 m2, relié à la Tour Jean-Bernard par des passerelles. «Nous avons saisi les opportunités de financement qui nous étaient offertes», confirme le directeur. L’usager au cœur Comme n’importe quelle autre région, le Poitou-Charentes va donc disposer de son PRC, sur le site de la Milétrie. Un établissement qui comportera «90 lits dédiés à la cancérologie», le plateau ambulatoire et l’hôpital de jour avec une trentaine de places (contre une quinzaine aujourd’hui). «Nous envisageons aussi que des équipes spécialisées prennent en charge des hospitalisations à domicile», complète Louis-Marie Challet. Plus de 200 personnes (médecins, infirmiers, aide-soignants…) travailleront dans un premier temps dans ce véritable «centre de ressources». À moyen terme, ils devraient être «jusqu’à 300». Si le Pôle régional de cancérologie suscite beaucoup d’espoirs, les patients et la communauté médicale devront toutefois patienter jusqu’à la fin de l’année 2007, date d’ouverture prévue dans le calendrier. L’équipe d’architectes ainsi que le bureau d’études ont d’ores et déjà été retenus. Le temps d’«affiner le projet», les appels d’offres seront lancés en juin 2005 et le chantier débutera en 2006. Le coût des travaux s’élèvera à 34 millions d’euros, dont 10 millions pris en charge par l’Agence Régionale de l’Hospitalisation. De quoi «répondre au mieux à l’attente des usagers».