Publié le 07/10/2005
Spécialiste de la bioanalyse, la discrète société poitevine vient d’investir 1,6 million d’euro dans des machines ultra-perfectionnées. Résultat : en moins de deux ans, PAREXEL Poitiers a doublé son volume d’activités.
«Pour vivre heureux, vivons cachés.» Pendant plusieurs années, les dirigeants de PAREXEL Poitiers ont adopté cette maxime. Au point d’attiser la curiosité du monde économique local. Mais qui se cache exactement derrière les murs du 144, de la rue de la Gibauderie ? Aujourd’hui, la nouvelle équipe de direction conduite par Dominic Allen a décidé de «jouer la transparence» et de s’ouvrir sur «la vie locale». Et, par ricochet, de lever un coin du voile sur les activités du groupe auquel la PME poitevine est adossée. Car PAREXEL International, c’est avant tout l’une des premières organisations mondiales de services pour le secteur biopharmaceutique. «Nous opérons sur 51 sites et 37 pays à travers le monde», remarque d’entrée Sébastien Duval, le directeur commercial de PAREXEL Poitiers. À Poitiers justement, l’activité du groupe se concentre sur la bioanalyse. Les essais cliniques ont été «abandonnés» au profit d’autres centres comme celui d’Afrique du Sud. Une «réorientation stratégique» décidée en hauts lieux. «À Poitiers, nous avions 20 lits contre 400 au niveau mondial. Nous avons préféré nous recentrer sur la bioanalyse», explique Dominic Allen, le manager de la structure. Réputé pour la qualité de ses équipes -on y parle anglais, allemand, français-, le centre poitevin s’est considérablement renforcé depuis 2003. Dix-huit collaborateurs ont intégré l’équipe, si bien que PAREXEL Poitiers compte aujourd’hui 43 salariés. Recrutement difficile Mais le «gros» de l’investissement a été consenti au niveau du matériel. Plus d’1,6 million d’euro ont été injectés dans l’achat de machines ultra-performantes. Les meilleures du marché. «Nous avons augmenté notre capacité de production de 75%. C’est simple, en moins de deux ans, nous avons doublé le nombre d’études sur le site. Nous en assurons aujourd’hui 150 par an», indique Catherine Bulcourt, directrice du laboratoire-production. PAREXEL s’est par ailleurs dotée d’un logiciel de gestion des laboratoires sans équivalent. De quoi voir venir ? Difficile à dire… Toujours est-il que «les carnets de commandes explosent» et que le chiffre d’affaires suit la même courbe, ajoute Sébastien Duval. Mieux, PAREXEL Poitiers rivalise avec la concurrence des «low cost». Ces pays à bas coûts (Inde, Chine…) où le tarif d’une même prestation est divisé par trois ou quatre voire plus. Son secret ? La force du groupe et le savoir-faire maison. «Ça n’a pas de prix…», insiste Dominic Allen qui cite en exemple cette société indienne dont les médicaments vont être analysés par «son» laboratoire. Le monde à l’envers ! Seule ombre au tableau : PAREXEL au du mal à recruter des collaborateurs qualifiés sur des postes particuliers. Aujourd’hui, «sept postes sont à pourvoir». «C’est toujours un défi de trouver du personnel adéquat», admet Dominic Allen.