Publié le 23/12/2005
Jean-Loup Huret pour son Atlas de génétique et le laboratoire de «Synthèse et réactivité des substances naturelles» de l’Université de Poitiers viennent de remporter chacun un appel à projets de l’Institut national du cancer.
136 projets déposés au niveau national, 11 via le Cancéropôle Grand-Ouest, seulement 2 retenus en Poitou-Charentes… À la lueur de ces chiffres, on mesure mieux «l’exploit» réalisé par les équipes poitevines qui travaillent sur le sujet du cancer. «Cela prouve que Poitiers se débrouille bien», admet laconique Jean-Loup Huret, maître de conférence et praticien hospitalier au CHU de Poitiers. À commencer par le laboratoire de «Synthèse et réactivité des substances naturelles» de l’Université de Poitiers, dirigé par André Amblès. Celui-ci a été retenu pour son projet de «développement d’une stratégie efficace permettant de préparer un grand nombre de composés analogues et brevetables à une molécule naturelle d’origine ayant un fort potentiel antimitotique». Deuxième thématique retenue dans l’appel de l’Institut national du cancer : l’Atlas de génétique et de cytogénétique en oncologie et hématologie mis à jour par Jean-Loup Huret. 3000 visiteurs par jour Depuis 1997, le praticien et ses 500 auteurs européens et d’Amérique du Nord alimentent le site Internet infobiogen.fr/services/chromcancer qui avoisine aujourd’hui les 12000 pages. «En décidant de nous soutenir en 2006 et 2007, l’Inca a sans doute vu que notre travail était d’intérêt public. C’est heureux et assez logique au fond…», indique-t-il. Au même titre que le Cancer Genome Anatomy Project (CGAP) US ou Orpha.net, son portail fait aujourd’hui autorité dans le milieu médical. La preuve, l’Atlas recense 3000 visiteurs uniques par jour. Des internautes du monde entier viennent partager et chercher des informations sur les formes les plus rares de maladies génétiques. Seul bémol : Jean-Loup Huret manque de soutien. «La lutte contre le cancer a besoin de soutien pérenne», estime le chercheur. Hormis ses auteurs, tous bénévoles naturellement, l’intéressé ne peut compter que sur un salarié pour mettre à jour le site, étant entendu que certaines parties sont disponibles en anglais, en allemand, en espagnol et en français. «On estime qu’il existe 4000 gènes du cancer. Sur l’Atlas, nous en recensons 400. Pour aller plus loin, il faut plus de moyens», conclut l’intéressé. À titre indicatif, le CGAP et Orpha.net disposent respectivement de 60 et 25 permanents.