Publié le 19/09/2006
À l’instar de Grenoble ou Toulouse, le CHU de Poitiers est en train de se doter d’une plateforme protéomique de premier plan. Explications de Jean-Louis-Fauchère.
Deux ans. Depuis 2004, le pôle de biologie du CHU se démène pour faire aboutir un projet de site : une plateforme protéomique ou plutôt à terme une «plateforme protéome-génome» selon les propres termes de Jean-Louis Fauchère. Le coordinateur du pôle et chef du service de bactériologie a déposé un dossier auprès des collectivités locales, de l’Université et de son établissement. Pour l’heure, peu de retour. C’est pour cela que l’intéressé a décidé d’«amorcer la pompe» en investissement dans un équipement de «dégrossissage de chercheurs de biomarqueurs». «C’est un appareil qui répond à certains besoins de la médecine qui est la recherche systématique de biomarqueurs à partir de matériels humains très divers comme des cellules cancéreuses, normales, des serums…», poursuit Jean-Louis Fauchère. Objectif final : déterminer le profil des protéines contenues dans ces matériels. L'analyse du génome humain a en effet mis en valeur le rôle des protéines dans le fonctionnement et le développement de l'organisme humain. Un travail rendu possible au CHU de Poitiers par «le grand nombre de matériels disponibles, pathogènes et sains». Un vaste chantier La mise au point de profils de protéines constitue donc la première étape de cette plateforme. «Il reste ensuite à déterminer quelles sont les protéines les plus intéressantes pour faire un test de diagnostic, de pronostic ou de suivi thérapeutique. Ces tests nous permettront de dire, en fonction des biomarqueurs si l’évolution est favorable ou défavorable», indique encore le Pr Fauchère. Autant dire qu’il restera un travail important pour établir la corrélation entre signes cliniques observés et profils biologiques observés grâce aux techniques de la protéomique. «Si nous allons jusque-là, nous serons déjà très contents…», admet le coordinateur du pôle de biologie du CHU. C’est que la suite du processus (comment la cellule passe du normal au pathogène ?) nécessite «un travail de recherche fondamental» que le centre hospitalier ne saurait engager faute de moyens. «Nous pouvons disposer des banques de données, notamment via Internet. Ce qui est un frein, c’est de savoir les utiliser et d’avoir l’appareillage adéquat.»