Publié le 04/12/2006
Après une longue période de maturation, Futuramat vient de passer à la phase industrielle de son projet : la production de matériaux d’origine végétale destinée aux plasturgistes. Les explications de Sandra Martin, la dirigeante.
L’idée en 2004, la création de l’entreprise en 2005, le passage à la phase industrielle en 2006… Lorsqu’elle regarde dans le rétroviseur, Sandra Martin estime que Futuramat n’a pas mis «autant de temps que cela» à exister. «Il fallait que je trouve les moyens de développer l’entreprise…», indique l’ancienne directrice adjointe de la plateforme Valagro. Des moyens qu’elle a trouvés en se présentant au concours national d’aide à la création de technologies innovantes. Lauréate dans la catégorie «émergence» et «création», la gérante a ainsi eu les moyens de ses ambitions. À commencer par la recherche et développement. Le sac biodégradable, présenté en son temps comme le produit phare de Futuramat ? «Ce n’est pas mon premier marché. Il y a déjà des positions concurrentielles de prises, notamment auprès de la grande distribution», avoue Sandra Martin. Voilà qui a le mérite de la clarté. Ce que vise en revanche la dirigeante, ce sont les professionnels de la plasturgie, «qui font de l’injection», et les industriels du calandrage, «qui fabriquent des feuilles». 500 T en 2007 Du reste, les produits bruts « made in » Poitou étaient récemment présents sur les stands du salon du packaging de l’emballage de luxe à Monaco. «Nous avons d’ailleurs des retours très intéressants.» Etuis, berlingots, porte-documents… Les débouchés sont réels pour ces produits à la fois design et 100% biodégradables. D’autant que Sandra Martin ne croit pas à un quelconque effet de mode s’agissant des matières d’origine végétale. «Je crois qu’il y a vraiment un mouvement de fond qui s’opère actuellement. Cela s’explique par plusieurs phénomènes : l’augmentation du prix des matières polymériques, la prise de conscience des populations européennes et le caractère innovant des produits développés.» Trois phénomènes conjoints qui «font réfléchir les dirigeants». Reste que Sandra Martin éprouve toujours le besoin d’expliquer les intérêts de «ses» matières premières végétales. «Tout le monde a besoin de s’approprier les bons arguments, à tous les bouts de la chaîne», insiste-t-elle. Elle qui se considère «très en amont du consommateur final», pense aussi développer quelques produits propres. Il s’agit de «faire la preuve par l’exemple». En 2007, Futuramat s’est fixé comme objectif de fabriquer et vendre 500 tonnes de produits. «À terme, nous visons 2000 tonnes. C’est le minimum pour peser sur le marché.»