Publié le 07/03/2007
Président de l’association du Biopôle de Poitiers, Philippe Michonneau est un fervent partisan des relations entre l’Université et les entreprises. Docteur en physiologie et biochimie végétale, le dirigeant de Geniflore en fait la démonstration au quotidien. Entretien.
Pourquoi avez-vous accepté la présidence de l’association du Biopôle de Poitiers ? «Il faut savoir que je n’aspirais pas forcément à être président... Cela dit, il me semblait que la filière végétale était, au sein du Biopôle, un peu moins structurée que les autres et je pensais qu’accéder à ce poste pourrait motiver les troupes et impliquer les dirigeants. D’autre part, étant déjà intégré au réseau des éco-industries et à Valagro, je trouvais intéressant d’être le lien entre ces trois réseaux. Je considère le Biopôle comme un terreau fertile à même de donner des résultats. C’est également pour cela que j’ai tenté l’aventure.» Comment voyez-vous votre nouvelle fonction ? Comme celle d’un rassembleur, d’un créateur d’échanges ? «Tout à fait ! J’aspire à ce que les gens travaillent ensemble. Au sein du Biopôle, il y a beaucoup de complémentarités dans les filières et entre les filières. Aujourd’hui, il y a trois filières distinctes. L’eau et le végétal collaborent un petit peu, mais je suis sûr qu’on peut créer des synergies entre le végétal et les médicaments-essais cliniques.» À côté de ces engagements associatifs, vous dirigez Geniflore. Quelles sont vos activités? «L’entreprise compte une partie recherche et développement pour le secteur horticole et une partie production. La production découle exclusivement de la R&D réalisée en interne. Aujourd’hui, nous produisons de la fleur de rosier pour l’industrie agroalimentaire, qui sert à décorer les pâtisseries. La culture s’effectue sans produit chimique. Le second produit, ce sont des plantes in vitro, l’orchidée et l’anthurium. À la demande des horticulteurs, qui veulent récupérer leur indépendance vis-à-vis des pays du nord de l’Europe, nous les produisons in vitro afin de réduire leur cycle de culture. Enfin, Geniflore développe des zéolithes qui fournissent des oligo-éléments à la plante de façon lente, progressive et prolongée.» En quoi les collaborations avec l’Université de Poitiers sont-elles prégnantes dans les activités de Geniflore? «C’est assez simple, nous ne pourrions pas produire de plantes in vitro sans le partenariat avec le Laboratoire de physiologie végétale. De même qu’il faut savoir que le projet sur les zéolithes aboutit grâce à la collaboration transversale avec le Laboratoire de catalyse en chimie organique et le Laboratoire de transport des assimilats. Cela rejoint ce que je vous disais tout à l’heure : toutes les sociétés innovantes doivent collaborer avec les Universités. Elles doivent avant tout investir dans le savoir-faire et l’équipe.» Contact: Geniflore – 40, avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers cedex – Tel. 05 49 45 49 43 – Courriel. [email protected]