Publié le 27/03/2008
Comment mieux utiliser les antibiotiques ? C’est tout le sens du travail mené au sein du Laboratoire de pharmacologie des anti-infectieux, que dirige William Couet. Un travail dont l’Inserm a reconnu la pertinence en 2007.
ERI 23. Ces trois lettres et ce chiffre ne signifient sans doute rien aux yeux du grand public. Dans le monde scientifique, ce label «Equipe Région-Inserm 23» a pourtant une haute valeur ajoutée. «Nous sommes la deuxième équipe de Poitiers reconnue par l’Inserm (*). Nous considérons cela comme un encouragement», indique sans ambages le Pr William Couet, dont l’équipe (une vingtaine de personnes) «commence à se sentir à l’étroit» au Pôle biologie santé de l’Université de Poitiers. Cette reconnaissance de l’Inserm vient récompenser plusieurs années d’investigation sur le thème de la pharmacologie des anti-infectieux. «Notre problématique vise à essayer de faire un meilleur usage des antibiotiques. Ceux-ci doivent être efficaces, ne pas être toxiques et ne pas favoriser le développement des mutants-résistants.» Cette problématique se subdivise en trois angles distincts. Premier élément : la distribution tissulaire des anti-infectieux. «C’est la thématique pour laquelle l’équipe a développé la microdialyse.» Spécialiste de la microdialyse L’équipe dirigée par William Couet maîtrise effectivement la technique de microdialyse, qui consiste à «introduire une sorte de capillaire artificiel dans les tissus pour mesurer les concentrations d’antibiotiques». «Nous venons d’obtenir un PHRC pour faire de la microdialyse au niveau cérébral chez les patients en réanimation neurochirurgicale.» Le deuxième axe de recherche concerne l’étude des relations pharmacocinétique-pharmacodynamique. En clair, grâce à des modèles mathématiques, l’équipe cherche à quantifier précisément l’efficacité du médicament injecté au cours du temps. Enfin, la vectorisation médicamenteuse constitue le troisième thème de prédilection de l’Équipe Région-Inserm n°23. «Si l’on connaît la concentration efficace optimale du médicament, l’intérêt est de l’atteindre puis de la maintenir grâce à une libération progressive à partir de la forme galénique. Dans le cas d’infections pulmonaires par exemple, on peut imaginer que deux inhalations par jour pourraient suffire contre quatre aujourd’hui», détaille le Pr Couet. Autant de thématiques qui devraient à nouveau intéresser l’Inserm. Contact: 05 49 45 43 79 – [email protected] (*)Derrière l’unité Inserm «Ischémie-reperfusion en transplantation rénale» dirigée par le Pr Mauco.