Publié le 06/03/2009
Il est de tous les rendez-vous du Biopôle de Poitiers. Officiellement en retraite depuis la mi-janvier, l’ancien chargé de mission du CNRS en Poitou-Charentes conserve un regard aiguisé sur le microcosme scientifique poitevin.
«Le Biopôle de Poitiers est d’une très grande utilité. Ce territoire est un terreau fertile pour de nouveaux projets.» Ainsi s’exprime Roger Fréty. Avec la distance qui le caractérise, l’ancien chargé de mission auprès du délégué régional du CNRS (Centre Poitou-Charentes) porte un regard lucide sur l’évolution de la structure. «L’association mériterait qu’on lui attribue des moyens supplémentaires afin de mener à bien des projets collaboratifs entre des laboratoires et des entreprises…»
Il n’en dira pas plus. Car s’il continue à s’intéresser à la vie du Biopôle, l’intéressé a officiellement raccroché après plus de 42 ans au sein du Centre national de la recherche scientifique. Quatre décennies d’une carrière remplie de découvertes, de voyages et de prises d’initiatives. Spécialiste de la catalyse, Roger Fréty a d’abord posé ses valises à Lyon, au sein de l’Institut de recherche sur la catalyse. C’est précisément là qu’il a commencé à collaborer avec Poitiers.
«S’associer»
«Dans les années 75, j’ai noué des relations privilégiées avec des chercheurs du Laboratoire de catalyse en chimie organique de l’université de Poitiers», indique-t-il. Des relations qu’il continuera à entretenir, y compris pendant sa (longue) parenthèse à l’étranger. «J’ai laissé un peu de côté la recherche pour gérer des programmes internationaux de coopération, d’abord au Brésil puis en Algérie, soit huit ans au total.» Après ? À la demande du CNRS, Roger Fréty s’est envolé vers le Chili, où il a ouvert un bureau de représentation de l’institution «pour toute l’Amérique latine».
Argentine, Uruguay, Brésil… Cet infatigable voyageur s’est évertué à renforcer des opérations de recherche entre le CNRS et des équipes latino américaines. Maths, sismologie, environnement marin… Autant de thématiques de recherches «partagées» entre différents pays. De ses expériences à l’étranger, Roger Fréty a tiré un enseignement : «Plutôt que de travailler chacun dans son coin, mieux vaut s’associer, les résultats sont toujours meilleurs». Un enseignement que ce néo-retraité, encore très actif, applique volontiers au Biopôle de Poitiers.