Publié le 08/01/2010
La PME du Biopôle de Poitiers s’apprête à lancer sur le marché une solution brevetée destinée à améliorer la conservation des organes dans le cadre de transplantations. Coup de projecteur sur cette spin-off poitevine innovante.
Chaque année, les centres spécialisés réalisent environ 3 000 greffes de reins en France. Le rein est de loin l’organe le plus transplanté devant le foie et le cœur. C’est précisément sur ce marché de niche que Biocydex (8 salariés, hébergée au Pôle Biologie-santé de l’Université de Poitiers) compte imposer une nouvelle solution destinée à améliorer la conservation des organes, Vectisol®. La PME du Biopôle de Poitiers a ainsi breveté «son» principe Complexe moléculaire en Europe et aux Etats-Unis et va soumettre un dossier à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). «Nous devrions obtenir une réponse dans le premier semestre 2010», espère El Mustapha Belgsir, directeur général de Biocydex.
Sur la foi des tests réalisés jusqu’en octobre 2009, le dirigeant assure que l’additif fabriqué à Poitiers permettra «une reprise de l’activité physiologique plus rapide de l’organe transplanté». «Notre solution évitera vraisemblablement aux patients une étape de dialyse post-opératoire.» Deuxième avancée considérable : les essais réalisés tendent à montrer que l’activité physiologique du rein transplanté ressemble à celle d’un rein sain «au bout de trois à quatre jours». «Cela indique que notre principe complexe moléculaire protège les cellules des effets délétères de la conservation.»
Des essais concluants
Ce principe moléculaire n’aurait jamais vu le jour sans une collaboration nourrie entre Biocydex d’une part et le Laboratoire Inserm «d’Ischémie reperfusion en transplantation rénale» (U927) d’autre part. Au sein de ce laboratoire, Thierry Hauet occupe le poste de responsable scientifique de la plateforme Ibisa, implantée sur le Domaine expérimental du Magneraud (Charente-Maritime), en partenariat avec l’Inra Poitou-Charentes.
«Dès 2007, nous avions repéré que certaines de nos molécules interagissaient de manière intéressante avec les membranes des cellules», décrypte El Mustapha Belgsir. La plateforme du Magneraud, où sont réalisées de véritables transplantations rénales sur le cochon, a permis de valider les hypothèses des chercheurs de Biocydex. Reste maintenant à convaincre l’Afssaps de l’efficacité réelle de Vectisol®. De ce point de vue-là, le dernier congrès international de la société francophone de transplantation à Nice a de quoi rassurer la spin-off poitevine.
Plus d'infos sur www.biocydex.net – 05 49 45 36 40