Publié le 20/07/2004
La politique d’essaimage de Valagro commence à porter ses fruits. Premier programme d’envergure à voir le jour, la société Futuramat commercialisera dès septembre des produits thermoplastiques à base de matières végétales. Le point sur ce projet avec Sandra Martin-Hudry, PDG de la jeune entreprise.
29 collaborateurs, un million d’euros de budget, un atelier de 1.400 m2… On ne présente plus Valagro, la plateforme de valorisation industrielle des agroressources implantée sur le campus de l’Université de Poitiers. Ou si, pour louer le rôle actif de cette association créée en 1992 et dont les activités n’ont, depuis, jamais cessé de croître. La dernière preuve en date de son dynamisme se nomme Futuramat. «C’est le fruit de quatre années de recherche et développement au sein de Valagro», résume simplement Sandra Martin-Hudry. À quelques semaines du lancement de ses activités, la «patronne» de cette jeune PME et «future» ex-directrice adjointe de l’association, croit dur comme fer en la réussite de son entreprise. Une unité industrielle dont la spécialité consistera à «produire à façon des thermoplastiques à base de matières végétales», détaille l’intéressée. Destinés aux professionnels de la plasturgie, ces produits seront répartis en trois familles : les matériaux composites renforcés de fibre végétale, les matériaux biofragmentables et les matériaux biodégradables. Argument marketing «Même si nos produits ne s’adressent pas aux mêmes personnes, ils ont tous l’avantage de réduire les coûts liés au plastique d’origine pétrochimique», indique Sandra Martin-Hudry. Avec un baril de pétrole aux alentours de 45 dollars, l’argument économique devrait faire mouche auprès des industriels de l’emballage, de l’automobile ou encore du bâtiment. Par-delà la barrière du prix, la notion écologique du projet est de nature à inciter les professionnels à se rapprocher de Futuramat. «Dire à ses clients qu’on utilise des végétaux pour produire des biens peut se révéler intéressant sur le plan marketing…» Foi d’économiste! Quoi qu’il en soit, Sandra Martin-Hudry a déjà convaincu l’ANVAR de la pertinence de son projet. Soutenue par l’Incubateur Région Poitou-Charentes, Futuramat figure au palmarès du 6e concours national d’aide à la création de technologies innovantes dans la catégorie «En émergence». Le début d’une longue aventure ? Une chose est sûre, la créatrice assure qu’elle va s’attacher à proposer «un produit et un service» à ses clients.